Le Samedi Noir De La FQCQ

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Beaucoup savent qu’en plus de contribuer à garnir les pages de ce magazine de textes depuis maintenant 6 ans, je siège également sur le conseil d’administration de la Fédération québécoise des clubs quad depuis 2012. Justement, dans cette implication bénévole, il m’a été imposé de vivre cet automne l’épisode le plus déchirant dans mon mandat d’administrateur. Toute la communauté des quadistes qui rodent sur Facebook aura compris que je parle de la démission « forcée par le CA » de Alain Decoste.

Dans un premier temps, je dirai qu’Alain a fait de grandes choses dans son mandat, notamment l’ouverture de canaux de communication efficaces avec les cabinets ministériels. Il a aussi ouvert un dialogue avec les principaux acteurs des réseaux sociaux portant sur le quad au Québec et franchement, il était grand temps. On retiendra également qu’il a occasionnellement forcé un changement dans les modes de fonctionnement de la Fédération et brûlait parfois les étapes. Cela a quelquefois fait des étincelles parmi les employés, les clubs et les associations régionales et il ne s’est pas toujours fait des amis. Est-ce que le bilan d’Alain Decoste est à jeter aux orties? Non! Loin de là, mais en politique, tout bascule parfois en un claquement de doigts. Quoi? La présidence de la FQCQ, une job politique?

Samedi noir FQCQ
Samedi noir FQCQ

C’est incontestable. Dans un sens large, la politique est l’organisation et l’exercice du pouvoir qui sont conférés dans une société organisée. De façon plus concrète à la FQCQ, le travail politique du président porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de la communauté quad, des rapports de la FQCQ à l’interne et à l’externe avec d’autres organisations, comme les ministères et les autres fédérations. Il va sans dire que le travail du président se doit d’être impeccable du point de vue de l’éthique afin d’assurer la légitimité et d’entretenir l’autorité morale de l’organisation face à ses partenaires. Car c’est sur ce dernier point que les délibérations du conseil d’administration ont eu lieu.
Le bulletin du CA no 4 (voir à la suite de ce texte), petit fascicule que le conseil d’administration de la FQCQ fait circuler pour informer les gens sur les travaux du CA, brosse un bon tableau des événements qui ont conduit à la crise de la présidence. La réunion du CA à ce sujet a eu lieu le 26 septembre 2018. Les débats n’ont pas porté sur la légalité du geste, car l’entente n’a jamais été conclue. Mais quelque part dans le temps, le geste d’intention d’obtenir une commandite du plus gros fournisseur de la FQCQ a bien été commis et le fait est bien documenté. Donc les délibérations ont porté sur l’aspect éthique de la chose et des implications que cela avait pour l’organisation et les autres membres du CA.

La réunion du Samedi noir

Cette réunion est l’épreuve la plus affligeante qu’il m’ait été imposé de subir dans mon implication dans le monde du quad. Les délibérations sur ce point ont duré toute la journée. Toute une journée où des argumentations de la part des membres du CA qui expliquaient qu’ils ne pouvaient entériner les gestes commis par le président et les conséquences potentielles qu’une acceptation des actions reprochées pourrait avoir sur leur vie professionnelle et personnelle, sur les attentes des clubs et des membres d’avoir des dirigeants au-dessus de tout reproche et d’ultimement le devoir de préserver l’autorité morale de l’organisation.

Il faut comprendre que les règles qui gouvernent l’éthique portent sur les jugements de valeur et ne sont pas les mêmes qui régissent les règles juridiques. L’éthique se définit comme l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un. Elle établira les normes, les limites et les devoirs qui déboucheront sur les concepts du bien et du bon véhiculés dans les théories de justice sociale. En fonction des valeurs et du bagage de différentes personnes, ce qui semblera conforme à l’éthique pour un sera complètement inacceptable pour les autres. C’est un peu dans cette dynamique que s’est retrouvé empêtré le CA dans ses discussions.

Samedi Noir FQCQ
Samedi Noir FQCQ

La journée s’est passée dans la recherche de solutions acceptables pour concilier de façon responsable et satisfaisante toutes les contraintes soulevées. Au fur et à mesure des délibérations, nous descendions dans l’entonnoir décisionnel qui nous a amenés à la conclusion de présenter au président les alternatives qui nous semblaient possibles : la démission ou l’assemblée générale spéciale pour présenter aux membres la problématique et demander leur vote sur le sujet.

Qu’on ne se méprenne pas sur la sévérité du verdict. Il est déchirant de voir un ami avec qui l’on a travaillé depuis nos premiers pas à la Fédération endurer stoïquement au bout de la table tous les reproches, sautes d’humeur et argumentaires des collègues, ce qui, il le comprenait bien, n’était pas une bonne nouvelle pour lui. Il était torturant de voir dans ses yeux la douleur d’être, selon lui, trahi par ses pairs. Il était bouleversant, de mon côté, de gérer le conflit intérieur entre l’amitié qui sera brisée et les souffrances que l’on inflige à un homme profondément meurtri, et le devoir éthique d’être un administrateur élu de la FQCQ et de ce fait, veiller aux intérêts supérieurs de l’organisation.

La Confrérie des claviers de la discorde

Peu de temps après, nous avons eu droit à une salve de messages haineux sur différentes pages Facebook qui appelaient le bon peuple à se soulever contre la fédération. S’alimentant de demi-vérité et de parcelles d’informations biaisées glanées ici et là de sources d’information dites crédibles, on ne se gênait pas d’aller rondement dans la diffamation : le directeur général de la Fédération, grassement payé, et le CA se mettait plein les poches l’argent des membres, le CA qui fait partie de la « clique de pourriture » (pour quelques administrateurs) est en place depuis une éternité et profite d’un poste à vie et bla-bla-bla.

Que répondre à ces assertions haineuses? Ah! Il serait facile de se laisser aller et d’en beurrer plus épais pour savoir qui domine l’autre. Réaction classique que l’on voit trop souvent sur le net, mais qui est toujours stérile et improductive. Donc le plus sage s’abstiendra de mettre inutilement de l’huile sur le feu et le tout s’est éteint à l’intérieur de la semaine.

Samedi Noir FQCQ
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Quelques petites choses à rectifier avant d’aller plus loin. Concernant le salaire faramineux du directeur général Danny Gagnon, il appert après vérification avec deux OBNL qui gèrent un budget semblable et qui ont leur activité sur l’ensemble du territoire québécois qu’il gagne entre 15% et 20% de moins que ses pairs. Le salaire n’est peut-être pas si exagéré que cela, mais peut-être qu’il y a des jaloux. Quant au CA qui profite d’un poste à vie, sachez que par manque de candidats, la plupart des postes sont élus par acclamation, quand ils ne sont pas cooptés par le CA en place. Alors ça ne se bouscule pas aux portes pour prendre la relève et « sortir la pourriture ». Et que dire de l’affirmation que le CA et le DG se mettent de l’argent plein les poches qui est une insulte à l’intégrité des membres du CA et des employés de la FQCQ! Où sont les preuves? Qu’attendez-vous pour porter plainte à la police? Ce sont des accusations de fraude qui sont un délit criminel très sérieux! Autrement, il s’agit de diffamation.

La plus grande satisfaction dans toute cette saga est qu’après avoir enflammé une cinquantaine d’internautes qui se sont exprimés, toute cette agitation s’est apaisée pour s’éteindre. La communauté quad n’a pas embarqué dans l’appel au djihad contre la Fédération. Maintenant, il est temps de faire cesser cette mascarade et de mettre les preuves sur la table à la police ou à toute autre autorité responsable pour régler définitivement toute cette polémique. Pour le moment, ces preuves hypothétiques ne servent que de carburant aux ragots qui moussent la popularité de quelques individus qui tentent de se rendre indispensables par la détention d’informations qui ne sont dans les faits que chimères. Nous savons que le mode action est beaucoup plus profitable que le mode cancan. C’est pourquoi le conseil d’administration travaille d’arrache-pied pour faire évoluer la Fédération vers les défis futurs des clubs et de l’activité du quad au Québec. Nous œuvrons avec les employés qui sont pleinement dévoués à la tâche. La machine n’est pas parfaite, mais nous œuvrons à faire une réforme pour qu’elle puisse répondre aux réalités de 2020. Enfin, le plus important est que nous travaillons sans relâche avec les 3000 bénévoles du Québec pour élever la communauté quad au rang qu’elle mérite : la communauté la plus homogène au monde.

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Bulletin du CA / 2018 / Numéro 4 / Octobre 2018

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DÉMISSION DU PRÉSIDENT ALAIN DECOSTE – – – Les FAITS

En tout premier lieu, il est important de noter qu’avant de recevoir l’information d’un geste éthiquement répréhensible le 22 août dernier, TOUS les membres du Conseil d’Administration travaillaient de concert avec M. Decoste en s’accordant mutuellement toute la confiance nécessaire à cette implication bénévole très demandante pour tous. Maintenant, voici les FAITS :

  • Le 22 août dernier, les membres du CA de la FQCQ recevaient un courriel d’un Club à l’effet qu’un de ses administrateurs avait reçu le 15 juillet un courriel de M. Decoste par erreur d’adresse électronique. Puisqu’ils voyaient un problème éthique important dans le contenu du courriel, ils ont décidé de nous le faire parvenir pour gestion interne. Le courriel en question se voulait une approche auprès du courtier Bruno Simard de la compagnie Univesta (courtier responsable du dossier d’assurance responsabilité de la FQCQ et de la FCMQ) par M. Decoste afin de savoir si une commandite à titre personnel de $14000 sur 7 ans était possible afin de financer l’échange de son véhicule personnel pour véhicule plus puissant. En échange, M. Decoste proposait d’apposer le logo d’Intact sur le véhicule;
  • Plusieurs discussions téléphoniques ont eu lieu dans les heures et jours suivants, 1 à 1, entre les différents membres du CA. TOUS les administrateurs évaluant le geste comme éthiquement et moralement inacceptable et indéfendable. Suggestion étant dès lors faite à M. Decoste de remettre sa démission, ce qu’il a refusé de faire. Nous avons donc attendu d’être en réunion du CA en personne, le 22 septembre dernier pour reparler de tout ce dossier tous ensemble;
  • Lors de cette rencontre, nous avons exprimé le fait que nous ne pouvions pas simplement imposer une réprimande. Bien que M. Decoste prétendait que l’approche n’était que pour un projet personnel, nous ne pouvions pas écarter le fait que la demande avait été faite à un gros partenaire de la FQCQ et que M. Decoste et Univesta savaient très bien que M. Decoste était le Président de la FQCQ;
  • Bien qu’il n’y avait rien d’illégal dans ce geste, il représentait un grand manque de jugement. D’ailleurs, des gens des clubs étaient déjà au courant et trouvaient eux aussi qu’il s’agissait d’un problème éthique important. Ne pas aller vers une mesure sévère revenait à cautionner le geste, ce que personne au CA ne faisait…même que la majorité des membres du CA disant devoir eux-mêmes démissionner dans le cas contraire car leur réputation personnelle et l’image du CA étaient en jeu et plus importantes;
  • En conséquence de ces discussions, le CA n’a vu que deux solutions : soit que M. Decoste démissionnait, soit que nous devions convoquer une Assemblée générale extraordinaire malgré tout ce que ça représente comme coûts car le pouvoir de déterminer si le geste est inacceptable au point de destituer le Président c’est le pouvoir qui VOUS appartient, seuls les membres, donc seuls les CLUBS peuvent le décider ainsi;
  • Sachez que nous avons délibéré PLUSIEURS heures sur le sujet et que personne n’en est venu à cette décision de gaieté de coeur. Au contraire, nous étions épuisés et vraiment bouleversés d’en arriver là. Voilà donc pourquoi vous avez reçu un avis de convocation pour une AG extraordinaire qui devait avoir lieu le 20 octobre avec 3 points sur l’ordre du jour; 1) Nous vous aurions informés de tout le dossier, M. Decoste ayant lui aussi l’occasion de présenter sa version des faits. 2) Nous aurions procédé à un vote de confiance à son endroit et dans le cas où le vote s’avérait négatif, nous aurions 3) procédé à un vote sur une motion de destitution;

Maintenant, vous aurez compris qu’avec la lettre de démission signée et envoyée le 2 octobre par M. Decoste, l’AG extraordinaire est annulée. Bien que la lettre contient des éléments diffamatoires, nous avons décidé de ne pas y donner suite autrement que par la présente. Nul doute que M Decoste a fait un travail acharné pour la cause du quad au Québec et qu’il est profondément blessé de la tournure des événements. Nous comprenons et compatissons à son amertume. Le CA est aussi ébranlé par l’amplitude des émotions soulevées par la profondeur et la signification des gestes qu’il a été contraint de poser. Nous espérons simplement reprendre le travail assidu car les dossiers lourds se succèdent toujours, autant pour nous que pour vous!

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